Sylvie Fournier n’a besoin de personne pour monter ses lignes de pêche, changer ses appâts et décrocher ses prises. La femme partage sa passion avec son amoureux, un autre mordu de pêche avec qui elle prend la direction de La Pourvoirie du Lac OscarCe lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre une fois par an, depuis 30 ans. « On s’y sent tellement bien. C’est rendu notre chalet. »
Sylvie habite Magog, à deux pas du lac Memphrémagog. « On est loin du temps où je pêchais avec une canne de bambou et un petit fil au bout », rigole Sylvie qui, à 5 ans, apprend de son père les rudiments du lancer léger. « Aujourd’hui, j’ai raffiné mes techniques. Comme je suis retraitée, je peux pêcher la truite, la perchaude et le brochet tous les jours de l’été, idéalement le matin, sur semaine. Le week-end, mon conjoint et moi on laisse le lac aux autres. »
Bien que le couple ait souvent l’impression d’avoir le lac à lui seul, s’offrir un séjour en pourvoirie est devenu un rituel.
Dépaysement total
La vie est parfois stressante, disons-le. « Pour avoir la paix et recharger nos batteries, il n’y a pas mieux qu’en pourvoirie. » Il y a 30 ans, le couple a adopté La Pourvoirie du Lac Oscar principalement pour y pêcher le doré. Ils y sont vite devenus chez eux.
Ici, tous les chalets portent des noms d’oiseaux. « Chaque été, j’y apporte ma mangeoire à colibris. C’est fou comme ils sont nombreux à venir s’abreuver. » La faune est aussi colorée que diversifiée. « On est entourés d’orignaux et de chevreuils. Il nous est arrivé d’observer le bain des ours dans la rivière ou encore une maman perdrix déployant son aile — l’air de dire stop — pour faire traverser ses petits devant nous. Souvent, un castor nous avertit d’un claquement de queue que nous sommes trop près de sa hutte. » Ce contact avec la nature est formidable.
Chaque mois d’août, Sylvie et Donald y louent le même chalet face au réservoir Blanc. « On a le dernier camp sur la rivière. On pourrait ne voir personne de la semaine. Mais si on a besoin, on sait que les Farrar sont là. »
L’expérience Farrar
Depuis les années 80, les Farrar gèrent la pourvoirie de génération en génération. « Aujourd’hui, c’est la fille de Donald, Lea, qui l’administre et honnêtement, on n’y voit que du feu. » L’expérience Farrar, c’est le top.
« Ces gens aiment la nature et la respectent. C’est pour ça qu’on les aime. Ils sont devenus nos amis. »
Les vraies vacances
Pour Sylvie, le séjour en pourvoirie est un véritable moyen de lâcher prise et d’oublier la routine. « Je cuisine tout le menu de la semaine à l’avance pour être certaine d’être en vacances pour vrai une fois rendue. »
Même si la pêche du matin et celle du soir occupent une grande partie de la journée, Sylvie aime aller ramasser des bleuets ou marcher en forêt. « La pourvoirie offre aussi des séances de méditation. On n’a pas encore essayé, car on se dit que passer des heures sans se parler dans une chaloupe, c’est un peu ça méditer », rigole Sylvie.
Déjà le temps de rentrer ? « Une fois à la maison, on a un tableau sur le frigo sur lequel on inscrit le chiffre 50. C’est le nombre de semaines qui reste avant de repartir. On soustrait un jour à la fois, jusqu’à la prochaine fois. »
Un jour à la fois, quelle belle philosophie !
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