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Paysage d'une pourvoirie avec la photo d'un homme à la pêche

Il le dit lui-même. Marc Vézina n’est pas un pêcheur aguerri. « Je suis un pogneux de poissons », rigole le résident de Cap-Santé, amoureux de nature. Les pourvoiries, il connaît. En 45 ans, il en a visité plus de 50. « S’il n’y a pas de poissons, je suis déçu. Mais s’il n’y a que le poisson, il manque quelque chose. » 

Ce qu’il cherche avant tout ? « Avant, je surlignais systématiquement dans le guide les endroits où trouver les espèces que je cherchais, entre truite et brochets. Aujourd’hui, à 65 ans, je dois dire que le confort est devenu une priorité », convient Marc. « À 25 ans, faire du camping avec une roche en dessous de l’omoplate, ça pouvait aller. Maintenant, ça prendrait trois jours à m’en remettre », rigole celui qui est loin de se considérer comme un scientifique de la pêche. « Je n’ai pas de sonar. Je mets ma ligne à l’eau et j’attends. » 

Se faire du bien 

Si ce ne sont pas les trophées qui l’intéressent, il avoue que le contact avec la nature lui est essentiel autant que le confort et la bonne nourriture. « Je suis un ex-conseiller en vin. Un épicurien. Tu ne me reçois pas avec des biscuits soda. » Il se rappelle la fois où, avec « ses chums de vin », ils avaient fait le plein de Chablis Premier Cru. « C’était au Club Lac des Sables et Paradis Saguenay,Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre à Grandes-Bergeronnes. Jacques, le proprio, était allé dégeler du filet mignon d’original pour tout le monde juste pour pouvoir goûter à notre Chablis. Partager, ça fait aussi partie du plaisir. » 

Adieu pression ! 

Avec seulement sept chalets en bois rond, la Pourvoirie Lac DégelisCe lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre reçoit très peu de clients à la fois, réduisant la pression indue sur chacun de ses 52 lacs. Marc y a passé une vingtaine de nuitées réparties sur deux séjours il y a quelques années. « Au bout de 117 km de chemin forestier très bien entretenu au cœur des Monts-Valins, c’est l’un des endroits les plus bucoliques qui soit. Ce n’est pas souvent qu’on voit une plage comme celle du lac Dégelis en plein milieu du bois. » 

Dans les frayères, une truite indigène pure et vigoureuse fait le bonheur des amateurs de pêche sportive et la fierté des proprios. Marc se rappelle aussi que la propriétaire était une épicurienne avertie. « Un jour, dans sa cuisine, j’ai partagé avec elle la recette de mon fameux gravlax au café, que j’ai raté pour la toute première fois. » Trop de boss en cuisine ? Peu importe, il en faudrait plus pour ternir son souvenir.  

Le top du top 

Au top de son palmarès, il y a la Pourvoirie PanomaguyCe lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre, à deux heures de Baie-Comeau en allant vers Manic 5. Avec Céline, il y a passé 42 nuits jusqu’à maintenant. « Ici, les pins gris ont l’air de palmiers et les plages de sable s’étirent sur des kilomètres. Sur le lac Okaopéo, profond de 200 pieds, il y a même un haut-fond où tu peux installer ta chaise et lire les pieds dans l’eau. » Il se rappellera toujours ce matin où le chant des huards résonnait de façon inhabituelle. « Ça nous a réveillés. On est sorti et on a vu 10 huards en ligne qui se relayaient pour chanter. C’était magique. Un moment d’éternité. » 

En préparation d’un prochain voyage, Marc a déjà le nez plongé dans ses cartes topographiques pour analyser dans quel sens coulent les rivières et identifier les lacs de tête. Avec l’âge, le pogneux de poisson sait que ce n’est pas la destination qui compte, mais le chemin parcouru. « Parfois, ça vaut la peine de faire des détours. » 

Texte rédigé par Diane Laberge