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Groupe de chasseur et leurs élèves

Une première, un combo chasse et pêche pour des jeunes et des parents non initiés!

L’idée de lancer ce projet-là m’a rendu souriant en partant, car j’apprécie la compagnie des jeunes et ça me rappelle le temps où j’étais moniteur (on dit animateur maintenant) dans un camp d’été sur le bord d’une rivière. Le projet a vu le jour à la suite d’une discussion avec les membres de Chasse Québec ainsi qu’avec la dynamique Josiane Lavallée, responsable des communications et du marke- ting à la Fédération des pourvoiries du Québec. Le premier défi à relever consistait à trouver un week-end où la pêche serait encore autorisée en même temps que la chasse au petit gibier sans que nos agendas de guidage au gros gibier soient compromis. Il fallait donc faire ça tôt ou tard en saison. Je savais que la chasse au petit gibier ouvrait le week-end du 9 septembre à la Pourvoirie du Milieu dans Lanaudière, alors j’ai pris le téléphone :

« — Allo Sébastien, la truite est-elle encore ouverte le 9 septembre? As-tu ça, un chalet assez grand disponible ou quelques chalets à proximité pour un groupe à initier?»

Suite à cet appel, nous avions un lieu, une date et des guides disponibles et c’est exactement là que l’aventure a commencé!

Une vraie première! 

Il y a longtemps que je ne calcule plus le nombre d’occasions où j’ai initié un jeune à la chasse et à la pêche. Cependant, dans la majorité des cas, il y avait un papa, une maman ou un grand-papa qui avait semé quelque chose auparavant. Souvent, le jeune arrivait aussi à mes côtés avec une certaine forme de savoir. Dans le cadre du week- end initiation de la relève 2023, nos critères de sélection étaient basés sur une curiosité et un intérêt envers la chasse et la pêche. Cependant, les participants ne devaient avoir aucune expérience concrète ni connaissance dans ce domaine et ce, tant pour les enfants initiés que pour les parents accompagnateurs. Cette activité avait comme principal objectif de permettre à des familles n’ayant aucun entourage qualifié dans le domaine de la chasse et de la pêche de développer et partager ensuite leur nouvelle passion. Dans ces circonstances, la première règle caractérisant ce week-end d’initiation était la sécurité. Notamment dans l’usage et la manipu- lation des armes. Grâce à Canadian Tire, notre partenaire principal, les participants avaient tous des permis d’initiation en poche et tout l’équipement nécessaire pour débu- ter dont des leurres, des vestes de sécurité, des cannes, des munitions et les essentiels visant l’atteinte de notre mission. En voyant tout ce qui se trouvait dans mon pick-up ce jour-là, mon fils a dit avec justesse :

« Ce sera bientôt Noël pour un paquet de jeunes! » Ce commentaire-là ne tenait même pas compte de tout ce qui se trouvait bien au froid dans nos glacières : tout le nécessaire pour un week-end fructueux.

De la perdrix et de la truite au menu et bien plus encore! 

Je connaissais le potentiel halieutique et cynégétique de l’endroit choisi, mais comme nous étions très tôt en saison, je me doutais que le couvert de feuillage opaque serait un enjeu pour nos jeunes aventuriers en herbe. Le premier soir, tous assis autour d’un feu, les participants avaient présenté leurs attentes envers l’activité et les apprentissages voulus. Leurs mots ont occasionné bien des sourires sur le visage des guides et une belle complicité énergique entre eux et nous s’est rapidement installée. Le lendemain matin, il faisait maussade partout au Québec, sauf au-dessus de nos têtes. Nous avons commencé la journée avec un atelier sur le tir et quand le guide ins- tructeur n’est nul autre qu’un ancien militaire du 22e Régiment, tu sais que ça ne « niaisera pas ». Quand nous avons vu que les jeunes ainsi que leurs parents tiraient bien, nous avons pris la direction des divers sentiers que nous avions regardés sur les cartes la veille. J’accompagnais la jeune Mathilde Patry, une jeune athlète provinciale en course de kayak qui célébrait le jour même son anniversaire. Comme si tout était organisé pour cette journée spéciale, son cadeau est apparu assez rapidement dans le premier méandre d’un sentier. Sur notre gauche, mes yeux ont croisé ceux d’un magnifique lynx du Canada blotti sous des aulnes. Je me suis empressé de montrer le dit félin à Mathilde, heureuse de cette chance. À notre retour au chalet des Pins pour la session COURS DE PÊCHE, Mathilde avait déjà deux perdrix à son palmarès de jeune débutante, dont une prélevée à la suite d’un tir fumant. Tout le monde était souriant et quelques jeunes venaient de vivre l’expérience de chasser à l’aide d’un chien. Au total et malgré le couvert de feuillage, les jeunes et leurs parents n’ont prélevé rien de moins que 17 perdrix et ce, pendant deux parties de chasse. Ils ont aussi fait plusieurs captures de truites et même de brochets. Au final, tous les jeunes ont pu récolter au moins une perdrix et une truite. Avec ce que nous avons observé et vécu, on peut facilement affirmer que la quête a largement dépassé le simple fait d’avoir de belles statistiques à ramener au poste d’accueil.

Ils vont tous revenir en pourvoirie 

Le samedi soir, l’ambiance était à la fête et nous avions monté une grosse tente prospecteur pour les jeunes. Certains ont même couché là. Les guides s’en sont donné à cœur joie dans la préparation du repas directement sur le feu avec, au menu, des dégustations très relevées de castor, de lynx, d’ours, de cervidés et bien évidemment de captures de la journée. Tout le monde présent faisait le lien entre les efforts déployés et la traçabilité en histoire et en émotions de ce qui se retrou- vait dans nos assiettes. Une belle camaraderie s’est installée. Le lendemain, au moment du départ, les participants nous ont parlé et se sont confiés, donnant lieu à des échanges nourrissants. Mère Nature avait pris soin de tout le monde de façon égale et tous réalisaient que, parmi toutes les écoles de la terre, il y avait aussi les salles de classe dites ouvertes et sans murs, là où c’est le huard qui sonne la cloche. De façon unanime, tous les participants ont mentionné avec enthousiasme qu’ils avaient rapidement attrapé la piqûre de la chasse et de la pêche en pourvoirie. Étant nous-mêmes déjà passés par là dans notre jeunesse, nous avons constaté que, pour certains qui ne voulaient pas partir, non seulement la piqûre était là, mais que le dard était profondément ancré dans le cœur. De beaux nouveaux petits cœurs sauvages et aventureux! 


L’auteur tient à remercier sincère que le Canadian Tire qui s’est associé à l’événement à titre de partenaire majeur et qui a gâté tous nos participants. La tenue du week-end initiation de la relève fut possible grâce à l’appui financier du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs par le biais du programme Relève et mise en valeur de la faune. Le comité organisateur souligne également la contribution de la Fédération des chasseurs pêcheurs de Lanaudière, Spypoint, Vortex et Browning. La meute Chasse Québec m’a ému au cours de cette activité. On reprend ça quelque part en 2024!

Texte rédigé par Michel Therrien